Le montant total des deniers publics détourné par des fonctionnaires et autres opérateurs économiques indélicats entre 1998 et 2004 est de 1845 milliards de f CFA.
Tel est le constat implacable fait par les services du Contrôle supérieur de l’Etat dans son rapport 2007. Lorsqu’on se rappelle que le budget de l’Etat camerounais pour l’exercice 2006 s’élevait à 1861 milliards de FCFA on se rend compte que c’est l’équivalent d’une année entière de recettes qui a été détournés en six ans, soit 300 milliards par an. Les statistiques avancées par les services du Contrôle supérieur de l’Etat se fondent sur quarante et une missions effectuées par cette institution auprès des collectivités territoriales décentralisées, des organismes publics et des entreprises publiques, entre 1997 et 2004. D’une manière générale, ces missions “ ont permis de déceler des irrégularités préjudiciables à la fortune publique « . Plus précisément, “ la synthèse de ces irrégularités se résument comme suit : distraction des fonds ; violation de la réglementation dans la passation des marchés publics ; livraison partielle ou fictive ; déficit de caisse ; cession irrégulière ou distraction des biens meubles de l’Etat ; engagement des structures de l’Etat dans les dépenses manifestement ruineuses ; octroi des avantages indus ; surfacturation ; certification des états financiers dont certaines prestations se sont avérées fictives dans les entreprises publiques ; non reversement à la CNPS¹ des cotisations sociales ; recrutements irréguliers du personnel ; non prélèvement ou non reversement des impôts et droits de taxes par les gestionnaires de fonds publics ; dépassements non autorisés des crédits budgétaires « .
Pour les observateurs avertis il n’est nullement besoin désigner les structures étatiques concernées par les détournements. Les chiffres avancés par le Contrôle supérieur de l’Etat ne reflètent en fait que la partie visible de l’iceberg. D’une part les missions de contrôle ne concernent qu’une période de six ans, de 1998 à 2004 ; rien qu’entre 2005 et 2007 la Une de la presse camerounaise est constamment couverte de scandales liés au détournement de fonds publiques. D’autres part les missions effectuées étaient clairement circonscrites : une quarantaine seulement en six ans, alors qu’au moins six cent cinquante entités devraient être logiquement concernées, dont 33 départements ministériels, 336 collectivitésterritoriales décentralisées, 251 entreprises du secteur public et parapublic et 30 établissements en liquidation, selon une évaluation officielle. Enfin cet organisme est un organisme d’Etat, travaillant avec peu de moyens et soumis aux pressions de toutes sortes pour ne pas franchir certaines lignes rouges.
En réalité l’efficacité du Contrôle supérieur de l’Etat dépend entièrement du Chef de l’Etat Paul Biya, tant pour sa mobilité que pour sa mise en mouvement. Des considérations et d’autres qui tendent à accréditer l’hypothèse selon laquelle les blocages à l’action du Contrôle supérieur de l’Etat sont à rechercher du côté d’Etoudi. Or cet organisme travaille dans des conditions extrêmement difficiles : “ les crédits alloués aux missions mobiles de vérification n’ont jamais dépassé le seuil de 2/10 000 (soit 0,02%) du budget de l’Etat. Au plan des ressources humaines, le gel des recrutements dans la Fonction publique, la promotion d’un certain nombre de personnels à des hautes fonctions ainsi que les départs massifs à la retraite des vérificateurs chevronnés et autres personnels d’appui, et l’insuffisance de formations permanentes de ces derniers ont considérablement hypothéqué l’atteinte des résultats attendus de cette auguste institution », se plaint son Président.On pourrait donc légitimement se poser des questions quand à la volonté politique du gouvernement à lutter contre la corruption.
Les bailleurs de fonds ont pourtant érigé cette question en “ repères » de réussite des programmes économiques, et institué la gouvernance comme “ déclencheur » du point d’achèvement de l’initiative PPTE, que le Cameroun a atteint en avril 2006. Paul Biya lui-même a, en l’espace de quelques mois annoncé de mesures vigoureuses. D’abord le 21 juillet 2006 lors du troisième congrès extraordinaire de son Parti, le RDPC², il reconnaissait : “ Nous avons encore, je dois le dire, un grave problème de morale publique. Malgré nos efforts pour les combattre, la fraude, les détournements de deniers publics, la corruption continuent de miner les fondations de notre société. J’ai eu souvent à m’exprimer sur le sujet et à dire ma détermination à éradiquer ces comportements asociaux. Des sanctions sévères ont été prises au cours des derniers mois. Nous n’allons pas nous arrêter en chemin. Ceux qui se sont enrichis aux dépens de la fortune publique devront rendre gorge ».
CamerounLiberty
Puis lors du Conseil des Ministres du 12 septembre 2007 il affirmait solennellement que “ la troisième priorité du gouvernement consistera à lutter contre la corruption avec encore plus de détermination que par le passé. C’est la corruption qui, pour une large part, compromet la réussite de nos efforts. C’est elle qui pervertit la morale publique. Chacun d’entre vous doit se sentir responsable de ce combat dans son domaine de compétence. Je vous invite donc à plus de vigilance. Le détournement de l’argent public, quelle qu’en soit la forme, est un crime contre le peuple qui se voit privé des ressources qui lui reviennent. Il doit donc être sanctionné avec la plus grande sévérité. « .Il convient de souligner à cet endroit qu’au Cameroun les conseils de ministres se tiennent rarement. C’est la raison pour laquelle l’opinion publique se montre particulièrement attentive aux déclarations qui y sont faites, même si, habituée aux multiples promesses vite oubliées du régime rare sont ceux qui attendent quelque chose de concret.
Il est en effet difficile de s’imaginer que Paul Biya ne soit pas informé de l’étendue et de l’ampleur de ces détournements des deniers publique. Le décalage criard entre les déclarations tonitruantes du Chef de l’Etat et les actions concrètes sur le terrain s’apparente à de la complicité, au moins passive. Pour cette raison de nombreux Camerounais refusent de se satisfaire de ces actions limitées du Contrôle supérieur de l’Etat et exigent la mise sur pied d’un organisme de contrôle indépendant de l’Etat et doté des moyens nécessaires pour traquer les affameurs du peuple et les traduire en justice.
Le mal africain
Dans le dernier classement annuel de Transparency International le Cameroun a obtenu une note de 2,4 et s’est classé 138ème sur 180 pays. « Avec une telle note, on ne peut pas être heureux. En dessous de 3 sur 10 en effet, nous considérons que la corruption est un phénomène endémique » a souligne l’avocat Charles Nguini, président de la branche camerounaise de cette ONG. En 1999 et en 2000 le Cameroun avait été classé au dernier rang de l’IPC³. Rien n’a donc fondamentalement changé ces huit dernières années, malgré les actions spectaculaires comme la condamnation à 35 ans reconnu d’emprisonnement de Gilles Roger Belinga, l’ancien directeur de la SIC coupable de détournement de presque 4 milliards de FCFA. Les fléaux de la corruption et de détournement de fonds publics représentent un mal qui ronge plusieurs pays africain et inhibe leur décollage économique.
Comme le Cameroun la Guinée fait également partie de ces cancres de la classe qui traînent au dernier rang annuel de Transparency, dans le groupe des pays où la corruption est devenue endémique. En principe seuls les Etats chroniquement instables ou en guerre comme l’Afghanistan, Haïti, l’Irak, le Tchad, la Somalie ou le Myanmar, devraient se trouver dans cette catégorie, car c’est la preuve de l’absence total ou de la faillite d’un gouvernement central. Avec une note de 2,9 la Guinée est classée 168ème sur 179 pays alors qu’en 2006 elle était 160ème sur 179 et le premier des pays les plus corrompus en Afrique.
Non seulement tous les observateurs mais aussi tous les hommes politiques reconnaissent pour le principe que la lutte contre la corruption et les détournements des fonds publiques est une condition sine qua non de toute politique sérieuse de développement. Le retour des investisseurs nationaux et internationaux, l’optimisation de l’utilisation des maigres ressources publiques des Etats, bref le retour de la confiance nécessaire à toute relance économique dépendent intimement des progrès qui seront faits dans ce domaine.
Roufaou Oumarou(guineeactu)
Barbarossa Akue
5 février 2018 at 15 h 59 minCest le montant détourné tout les deux ans par le clan bongo au Gabon
Boris Lepatouo
5 février 2018 at 12 h 41 minCest un ou le chef se preoccupe de son pouvoir et non du people. Mais le peuple aura raison d eux tot ou tard.
Daniel Dama Zoua
5 février 2018 at 11 h 54 minAllons seulement !
Georgio Lyons
5 février 2018 at 11 h 12 minvoila les vrais tororiste, les vrais voleur, bandi au cole blanc. ils sont la costume bien sintre, a l europeen. intouchable. mes chaque chosse a un temp. tot ou tard, il vons rendre les des detournement, du crenier, bublique. mes leur generations futur, ne vi rons pas en paix, et justice, seras faitte. la population, feras sa propre justice
Leopold Togue
5 février 2018 at 10 h 12 minLe chien aboie…
Leopold Togue
5 février 2018 at 10 h 12 minLe chien aboie…
Bobo Vieri
5 février 2018 at 9 h 54 minC ceke vous avez estimez ou bien ?
Bobo Vieri
5 février 2018 at 9 h 54 minC ceke vous avez estimez ou bien ?
Prosper Sanwa
5 février 2018 at 9 h 14 minPourquoi venir divulguer l’information maintenant ? Quand les oiseaux voraces picoraient les deniers publics l’ANIF et la CONAC étaient où pour traquer ces hors-la-loi ? Que du Bleuf dans cette histoire de lutte contre la corruption. Entre temps le pays subit sans cesse l’enfer des dettes auprès des bailleurs de fond (FMI, Banque Mondiale, BAD, BID…)
Prosper Sanwa
5 février 2018 at 9 h 14 minPourquoi venir divulguer l’information maintenant ? Quand les oiseaux voraces picoraient les deniers publics l’ANIF et la CONAC étaient où pour traquer ces hors-la-loi ? Que du Bleuf dans cette histoire de lutte contre la corruption. Entre temps le pays subit sans cesse l’enfer des dettes auprès des bailleurs de fond (FMI, Banque Mondiale, BAD, BID…)
Bydjebe Bamou
5 février 2018 at 7 h 41 minC est un pays sans chef d état,merci biya
Bydjebe Bamou
5 février 2018 at 7 h 41 minC est un pays sans chef d état,merci biya
Bydjebe Bamou
5 février 2018 at 7 h 40 minC est un pay
Bydjebe Bamou
5 février 2018 at 7 h 40 minC est un pay
Morgan Davidson
5 février 2018 at 6 h 39 minMerci Biya
Morgan Davidson
5 février 2018 at 6 h 39 minMerci Biya
Ngalle Ernest
5 février 2018 at 6 h 32 minAbout half the budget for this year. Much higher than the budget of many nations.
Ngalle Ernest
5 février 2018 at 6 h 32 minAbout half the budget for this year. Much higher than the budget of many nations.